Je vais où le vent me mène (Cristobalina)

 Depuis que je me souvienne, instinctivement dès que je me sentais seule et malheureuse, je partais à la recherche du contact avec la nature et ses éléments. De longues promenades à la mer, les arbres et les plantes ont été mes compagnons les plus fidèles.

 

Selon les enseignements bouddhistes, l’élément air est associé à la pensée, à la curiosité, à l’apprentissage. L'air connecte tout, l’air est l’énergie essentielle à l’existence.   « J’y vais où le vent m’amène », cela a tout son sens et, sans le vouloir ou le rechercher, l’élément air a toujours été le guide pour avancer dans ma vie, mais cela m’a pris des années à l’apprivoiser, à lui faire confiance’ à accepter qu’il prenne une si grande place dans ma nature.

 

Enfant, j’aurais aimé connaître cette philosophie car je suis née avec ce que les médecins tibétains appellent trop d’élément air et peu d’éléments terre et eau dans ma constitution. Cela se manifestait par un tempérament d’enfant peu stable, dans le sens que j’avais beaucoup de difficulté à m’en tenir à quelque chose, toujours insatisfaite, avec beaucoup de difficulté à accepter les choses telles qu’elles étaient et à vouloir quelque chose d’autre. Les pleins de pensées, d’inquiétudes, vidaient mon énergie et étaient une source de fatigue permanente.

 

Munie comme seule arme de mon insatiable soif d’apprendre, de mon intuition et de mon adaptabilité, ma façon d’avancer dans la vie était un scénario que j’ai mis des années à comprendre. Me passionner pour quelque chose ou une activité, l’apprentissage rapide, la satisfaction de courte durée, suivie de l’ennui ; je devenais ombrageuse d’un coup, je me laissais enliser, nerveuse et inquiète au moindre désagrément, le malheur chassait le bonheur et la foi s’écroulait facilement, puis tout recommençait.

 

J’ai toujours utilisé ma soif de connaissance pour puiser dans mon mal être, toujours à la recherche des outils qui apaisent mon âme. La méditation a été et est toujours mon meilleur allié. Elle m’a appris à me voir penser.

 

Quand on comprend, on peut agir. À force de cheminement, j’ai équilibré mon élément air, maintenant celui-ci aide mon esprit à bouger vers de nouvelles directions, à voir les choses sur différentes perspectives. Dès que les soucis ou les contrariétés apparaissent, un court moment d’inquiétude et de découragement fait place à des pensées qui apportent des solutions.

 

Mais la plus importante leçon de vie est que, dans n’importe quelle situation qui surgit dans ma vie, j’ai pleinement la capacité d’apprécier tous les aspects de l’expérience et finalement je ne garde que les meilleurs aspects de l’expérience vécue : je pense mieux. 


Cristobalina