Pourquoi écrire (Christobaldina)
L'écriture comme une nouvelle aventure
Un souvenir est arrivé dans ma pensée, il est du temps où je travaillais dans une entreprise internationale. J’étais chargée de faire le lien entre les agents de la société implantés en Amérique latine et la maison mère à Genève.
Une ou deux fois par année, les collaborateurs travaillant dans les agences venaient connaître, visiter les installations ou travailler pour une période plus ou moins longue à Genève.
Journalièrement on était en contact avec eux par e-mails, souvent on dépassait le cadre professionnel et on tissait des liens amicaux en partageant nos affinités.
Il y avait un joli groupe qui se préparait à venir nous rendre visite, dans le lot un collègue Argentin avec qui j’avais un excellent contact.
Tout le week-end précédant leur arrivée, j’ai imaginé comment pourrait se dérouler cette première rencontre, cela tournait en boucle dans ma tête et j’ai dû imaginer des centaines de scénarios.
Lundi arrive, j’étais nerveuse et heureuse, aux aguets tout en essayant de me concentrer sur mon travail et le bavardage de mes collègues. A cause de leurs emplois du temps bien chargés, lundi, puis mardi et finalement le reste de la semaine se déroule sans rencontre.
Entre-temps, je continuais à imaginer cette fameuse première rencontre, nos premiers échanges de mots, ce qu’il allait me dire et mes réponses, je continuais à fabriquer mes histoires.
Arrivé vendredi, toujours pas de contact, fin de matinée, mes collègues m’incitent à venir avec eux boire un café, nous n’avions pas de machine à café à notre étage, ce que pour nous était une aubaine car ainsi on pouvait disparaître pendant un temps plus ou moins long, et si on nous cherchait, il y avait toujours l’excuse de dire qu’on avait été happé par quelqu’un dans les couloirs.
On prenait l’ascenseur, on était au quatrième et notre machine préfère se trouvait au sous-sol. On était devant la porte, on bavardait, la porte de l’ascenseur s’ouvre, Miguel était là, j’étais entouré de plusieurs collègues, il était accompagné de plusieurs personnes, on ne s’était jamais vu, et pourtant on s’est reconnu tout de suite, on s’est souri et on est venu l’un vers l’autre avec beaucoup d’émotion.
Quelques mots vite échangés, juste le temps de se dire qu’on se verra samedi soir à un dîner organisé avec tous les stagiaires et ses contacts. J’avais eu le temps d’imaginer de centaines de façons de se rencontrer et pourtant celle-ci était parfaite.
C’est ainsi que je souhaite que se déroule le cheminement vers l’écriture, avec des moments de partage improvisés. Cristobalina