Le train de la vie

 OTIUM

Le train de la vie

J’aurai tellement voulu que nos vies se déroulent comme depuis notre rencontre, au siècle passé, en 1977.
Une vie puis une autre vie, par la beauté et le fruit du hasard, se croisent, se plaisent, décident de cheminer un peu ensemble.
Ce train de la vie les emporte dans son sillage inébranlable, irréversible. Le convoi marque une pause aux arrêts « tendresse, compréhension et amour ». Au long de ce parcours, deux très jeunes voyageuses, fraîchement nées, s’invitent à bord. L’escapade est belle. Si belle que les nouvelles arrivantes sollicitent bientôt d’autres convives, de jeunes messieurs, Thomas et Arnaud. La randonnée se prolonge, magique, féérique, puis soudain…
Un crabe en travers de la voie fait stopper le convoi.
Il faut expliquer aux autres voyageurs que nous allons changer d’itinéraire.
Le temps s’arrête. Plus rien ne compte que la réparation de la locomotive. Les mécanos s’affairent. Ils détectent deux éléments perturbateurs. Ils préconisent d’enlever la pièce défectueuse, ajoutent quelques liquides d’entretien, et reconstruisent l’élément avec d’autres partie de la motrice que j’assimile plutôt à une machine de guerre.
Le convoi repart et marque un arrêt à la gare « OTIUM ». C’est un arrêt facultatif. Il faut être en panne pour le distinguer. 
Dans cette petite station, on vous offre une présence, un café, de l’empathie, mais pas seulement. Toutes les personnes aux guichets sont dévouées, serviables et compétentes. A la gare « OTIUM » on vend peu et on offre beaucoup !
Si au lieu du train nous avions opté pour le bateau, Otium serait la bouée de sauvetage.
Notre excursion continue son train de vie, nous fait découvrir une nouvelle jeune voyageuse, prénommée Julie. Chaque jour nous savourons des paysages neufs en espérant un très long voyage… Jusqu’au terminus.
Merci aux employés de la gare Otium !

Jean-Jacques