Dans la salle d'attente de mon psy

Clin d’œil à Murakami…

Dans la salle d’attente de mon psy flottent des brins de poussière étoilés… Grincement harrypotterien, la porte s’ouvre. 

Hésitante je me glisse sur le divan d’un rose suranné et jette un coup d’œil nerveux sur la thérapeute, posture interdite, humant son humeur du jour. Je distingue furtivement mon double, MOI. Tout de violet vêtue, un violet de soie… moi avec une longue corne en ivoire au front, moi en licorne, les deux mains ensabottées. Que puis je pour toi lance elle obséquieusement? La licorne donc. Abasourdie je tente, bredouillant, bégayant, lâchant une question: eh quel sens a la vieillesse? Toute rassurée d’avoir sorti quelques mots de ma bouche empâtée de désarroi. Silence bleuté de cathédrale,  Licorne-moi tamponne l’ordonnance de son sabot, asséchant tout débat.

Wring, wring… j’écrase d’une main endormie mon vieux réveil comme dans les films. Tiens les oiseaux chuchotent déjà, menue touche printanière. Je pose, hésitante, mes doigts sur mon visage, aucune corne sur le front! Soupir d’aise. Sur la table de nuit est posée une feuille carrée ondulée, d’un violet de soie, enveloppée de brins de poussière étoilés, il y est écrit en langue de sabot  « sois heureuse ». 

Catherine Z.