Je suis une boule de Noël (M. C.)
Je suis une boule de Noël
Je suis une boule de Noel. Mon premier souvenir est chaud, très chaud. Il fait noir et en même temps une lumière orangée danse sur les murs. Elle monte et ondule à un rythme irrégulier.
Tout d'un coup, je me sens attirée vers l'arrière et après un court tunnel je me retrouve dehors. L'air est plus frais et la lumière plus froide. Une brise légère me fait gonfler, gonfler. J'ai la tête qui tourne, de plus en plus vite. Et là d'un coup, le choc. On m'a plongée dans un bac d'eau froide, on m'a coupé le cordon qui me rattachait à mon socle. Me voilà, posée sur une étagère avec d'autres boules autour de moi. Des grosses, des petites, des rouges, des brillantes. Et moi, je ne sais toujours pas à quoi je ressemble. Ensuite, on m'a mis dans une boîte et la lumière s'est éteinte. Je me souviens avoir été secouée. A mon réveil, j'étais sur cette branche avec mes cousines tout autour. Et une lumière qui clignote et qui me donne un de ces mal de tête! Tout autour de moi, je découvre tout un univers. C'est beau, ça sent le sapin et le vin chaud. Il y a une musique joyeuse. Ce que je préfère c'est la journée. Des familles, dans leurs gros manteaux et sous leur bonnet, défilent dans un joyeux brouhaha. J'aime en particulier quand les enfants s'émerveillent devant moi. J'ai un peu peur aussi parce que l'autre jour, un gamin un peu plus enthousiaste que les autres à voulu admirer de trop près ma voisine. Elle est tombée et a éclaté en mille morceaux. Mais j'aime les voir passer, ouvrir grand leurs yeux et s'émerveiller. Les lumières du sapin se reflètent dans leurs yeux et leur donnent mille reflets.
L'autre jour un garçon à l'air timide s'est approché tout près de moi puis il a éclaté de rire en disant: "maman, maman, regarde on dirait que j'ai un gros nez. Et quand je me mets là je n'ai qu'un œil." Et il a continué à s'amuser de son reflet sous le regard amusé de sa maman.
Les semaines passent et les rayons autour de moi se vident petit à petit. Je vois les autres boules, les lutins, les guirlandes, les petits anges et même les étoiles disparaître petit à petit. Ils sont emmenés par des gens à l'air heureux avec la promesse de décorer fièrement leur sapin et d'amener la magie de Noel chez eux. Comme j'aimerais moi aussi remplir ma mission et briller de toutes mes forces dans la chaleur d'un foyer. Mais alors, pourquoi personne ne veut de moi? Pourquoi ils me laissent là sur ma branche? Peut-être que je ne brille pas assez? Alors, quand les prochains enfants passent, je me regonfle de toutes mes forces et j'essaye d'envoyer ma lumière vers eux. Ce matin, une petite fille s'est approchée. Elle m'a regardé de près. On aurait dit qu'elle me trouvait belle. Alors j'ai rassemblé toutes mes forces et j'ai brillé, brillé...
Je voyais les yeux de la petite fille briller aussi. Et là. j'ai enfin entendu ce que je rêvais d'entendre. "Maman, c'est celle là que je veux." Mais à ce moment-là une autre voix s'est élevée pour l'arrêter dans son élan. " je suis désolée mademoiselle mais celle là n'est pas à vendre. Je la garde pour moi. Elle est spéciale! Je l'ai faite faire dans un atelier de souffleur de verre en Italie, dans le village de mon grand-père. Tu vois le dessin là, c'est une feuille de ginko, symbole de force et de résilience. Elle me fait penser à mon grand-père. Je la garde".
Et moi qui pensais que personne ne voulait de moi, alors que tout ce temps j'étais spéciale. J'avais été désirée avant même d'être créée.
Tout d'un coup, je me sens attirée vers l'arrière et après un court tunnel je me retrouve dehors. L'air est plus frais et la lumière plus froide. Une brise légère me fait gonfler, gonfler. J'ai la tête qui tourne, de plus en plus vite. Et là d'un coup, le choc. On m'a plongée dans un bac d'eau froide, on m'a coupé le cordon qui me rattachait à mon socle. Me voilà, posée sur une étagère avec d'autres boules autour de moi. Des grosses, des petites, des rouges, des brillantes. Et moi, je ne sais toujours pas à quoi je ressemble. Ensuite, on m'a mis dans une boîte et la lumière s'est éteinte. Je me souviens avoir été secouée. A mon réveil, j'étais sur cette branche avec mes cousines tout autour. Et une lumière qui clignote et qui me donne un de ces mal de tête! Tout autour de moi, je découvre tout un univers. C'est beau, ça sent le sapin et le vin chaud. Il y a une musique joyeuse. Ce que je préfère c'est la journée. Des familles, dans leurs gros manteaux et sous leur bonnet, défilent dans un joyeux brouhaha. J'aime en particulier quand les enfants s'émerveillent devant moi. J'ai un peu peur aussi parce que l'autre jour, un gamin un peu plus enthousiaste que les autres à voulu admirer de trop près ma voisine. Elle est tombée et a éclaté en mille morceaux. Mais j'aime les voir passer, ouvrir grand leurs yeux et s'émerveiller. Les lumières du sapin se reflètent dans leurs yeux et leur donnent mille reflets.
L'autre jour un garçon à l'air timide s'est approché tout près de moi puis il a éclaté de rire en disant: "maman, maman, regarde on dirait que j'ai un gros nez. Et quand je me mets là je n'ai qu'un œil." Et il a continué à s'amuser de son reflet sous le regard amusé de sa maman.
Les semaines passent et les rayons autour de moi se vident petit à petit. Je vois les autres boules, les lutins, les guirlandes, les petits anges et même les étoiles disparaître petit à petit. Ils sont emmenés par des gens à l'air heureux avec la promesse de décorer fièrement leur sapin et d'amener la magie de Noel chez eux. Comme j'aimerais moi aussi remplir ma mission et briller de toutes mes forces dans la chaleur d'un foyer. Mais alors, pourquoi personne ne veut de moi? Pourquoi ils me laissent là sur ma branche? Peut-être que je ne brille pas assez? Alors, quand les prochains enfants passent, je me regonfle de toutes mes forces et j'essaye d'envoyer ma lumière vers eux. Ce matin, une petite fille s'est approchée. Elle m'a regardé de près. On aurait dit qu'elle me trouvait belle. Alors j'ai rassemblé toutes mes forces et j'ai brillé, brillé...
Je voyais les yeux de la petite fille briller aussi. Et là. j'ai enfin entendu ce que je rêvais d'entendre. "Maman, c'est celle là que je veux." Mais à ce moment-là une autre voix s'est élevée pour l'arrêter dans son élan. " je suis désolée mademoiselle mais celle là n'est pas à vendre. Je la garde pour moi. Elle est spéciale! Je l'ai faite faire dans un atelier de souffleur de verre en Italie, dans le village de mon grand-père. Tu vois le dessin là, c'est une feuille de ginko, symbole de force et de résilience. Elle me fait penser à mon grand-père. Je la garde".
Et moi qui pensais que personne ne voulait de moi, alors que tout ce temps j'étais spéciale. J'avais été désirée avant même d'être créée.
M.C.