Improvisation : la boucle est bouclée?

 Improvisation: la boucle est bouclée?  

 
Je suis assise dans un café. Près d’une baie vitrée. La lumière éclaire la table sur laquelle j’écris. Il y a aussi une tasse de thé Earl Grey que j’ai laissé trop infuser. Le goût de la bergamote est trop prononcé mais le liquide chaud me fait du bien. Quelques autres tables sont occupées et le bruit diffus des conversations mêlé à la musique de fond me procure un doux réconfort, peut-être propice à l’inspiration… Je souris en réalisant que ce décor pourrait ressembler à une scène de film romantique : un homme d’âge mûr au charme irrésistible surgirait du monde hostile extérieur, emmitouflé dans son bonnet avec gants et écharpe, et me demanderait s’il pouvait s’assoir à ma table. S’ensuivraient quelques observations pleines d’humour et une curiosité réciproque. « Alors, on rédige ses mémoires Mademoiselle ? »
 
J’admet et j’accepte un petit côté fleur bleue qui m’énerve mais contre lequel je ne résiste plus. J’ai entendu dire que s’accepter c’est s’aimer dans un certain atelier d’écriture. En plus, c’est à cause de la musique … à force d’avoir du jazz célébrant l’amour dans mes oreilles, mon esprit ne peut que s’égarer.
 
Je repense aux amours passés. Moments tendres et brutaux.
 
La joie qui nous envahit quand on reçoit les signaux qui nous confirment que l’attraction est réciproque. La satisfaction de voir la relation s’épanouir lorsqu’on se rend compte qu’il y a plus.     Une découverte qui consolide le sentiment initial. Et le point culminant : la complicité. Une entente profonde et spontanée entre personnes selon le Robert qui le définit aussi comme la participation à la faute, au délit ou au crime commis par un autre… Quelqu’un peut-il m’expliquer comment un mot peut avoir des significations si différentes ? Bref, un sujet pour un autre jour.
 
Je sirote les dernières gorgées de mon thé (entre temps j’ai demandé un refill d’eau chaude pour adoucir la bergamote). J’ai passé un bon moment. J’avais décidé d’ouvrir mon carnet et d’écrire ce qui me traversait l’esprit (ou encore mieux) sans pression de résultats. J’ai l’impression d’avoir respecté le souhait que j’avais exprimé en décidant de participer a l’atelier d’écriture (voir texte initial Pourquoi écrire).
 
Un petit texte dans le monde de l’écriture mais un grand pas sur le chemin d’Anne-Léonore.