Otium

 Lorsqu’en 2015 l’on m’a diagnostiqué un cancer du sein, la Fondation Otium de Meyrin n’existait pas encore.

En discutant avec une amie également atteinte d’un cancer, elle n’annonçait qu’il existait depuis peu une Fondation Otium à Meyrin et qu’il suffisait de s’y inscrire pour avoir une approche avec des gens comme moi qui souffrait psychologiquement d’isolement et d’effets secondaires liés aux lourds traitements.

A proprement parlé je n’étais pas seule, car j’ai la chance d’avoir un époux formidable qui m’a accompagné dans cette période de soins si difficiles ainsi que de bons amis. Mais je n’osais pas embrumer les soirées avec des conversations en compagnie d’amis autour d’un dîner, moments de partage avec comme discussion au menu «cancer».

Le soutien familial a abrégé toutes formes de troubles que je ressentais. Mais lors de l’annonce de mon cancer, les fadaises ridicules des gens aux formules toutes faites qui devant l’inévitable ne savent pas que trop quoi dire. Mais se croient obligés de débiter «ça va, c’est un petit cancer, ça se soigne très bien maintenant, ou c’est ton mental qui fait tout». J’ai vécu ça comme une pression supplémentaire m’interdisant d’exprimer ma souffrance. Dans ces moment-là j’avais juste envie de ne rien entendre et d’avoir regretté d’en avoir parlé.

Mais le jour où j’ai franchis le seuil d’Otium, les deux secrétaires ont été pour moi comme une seconde famille et m’ont encadrées avec gentillesse. J’ai senti un réel dévouement une motivation profonde. Qu’elles agissaient pour le bien-fondé des gens qui souffrent. J’ai participé à différents ateliers et toutes les personnes que j’ai rencontré ont été bien bienveillantes avec moi et nous toutes. Après tous ces traitements, ils m’a été difficile d’en parler vraiment, car j’avais peur d’ennuyer les gens autour de moi !

En côtoyant les personnes ayant eu cancer et face à la maladie j’ai trouvé une réciprocité avec différentes approches face à ce crabe qui aujourd’hui aux XXI siècles gangrène toutes les générations. Il n’y a pas que moi qui ai souffert de la perte de mes cheveux, du physique qui se modifie où à l’époque je trouvais que la mort s’était fixée sur mon visage. Ces échanges avec les personnes furent surprenant pour moi. Grâce à la Fondation Otium ainsi qu’à leurs ateliers de rencontre, mes vannes ce sont ouvertes et l’envie de vivre a brisé mon plafond de verre.

J’y ai rencontré des personnes qui sont devenues des amies, maintenant je suis pleinement heureuse….

Otium est une Fondation qui aide les personnes souffrant d’isolement et la présence de cette Bienfaitrice Fondation fait chaud au cœur à toutes les personnes malades qui trouve ici une atmosphère chaleureuse propice à la relaxation et à l’intimité de chacun.

Ensemble nous sommes plus forts, brisons les tabous du cancer ! Une reconnaissance éternelle et un immense merci à la Fondation Otium.

Patricia Treier