Je suis une pâtisserie

JE SUIS UNE PÂTISSERIE


C’est un drôle de thème qui me tend ici la main,

Et je souris déjà en pensant que demain,

Je vais être une magnifique pâtisserie,

Gourmande, colorée, croustillante et jolie.

Mais j’avoue qu’au milieu de cette longue nuit,

J’ai peu d’énergie et sur mon clavier j’écris :

Je me sens plutôt comme un pauvre et triste flan,

A vrai dire, je suis un vieux far breton pourri,

Un truc tout ramolli, flasque, gluant et puant,

Un far dont les petits pruneaux noirs rabougris

Me conseillent, me supplient même, d’aller me coucher,

D’oublier la pluie de cette sombre nuit pour me réveiller

Demain plus enjouée, positive et reposée.

Allez, allez, au dodo gentille princesse fatiguée !

Et Hop ! Le jour s’est levé,

La pluie a cessé,

L’obscurité s’en est allée,

Place à la gaité !

Je suis un gâteau de Noël,

Une pâtisserie qui appelle

La gourmandise des enfants,

Celle aussi des plus grands.

Je suis un petit gâteau,

Parfumé aux épices de Noël,

Sentant bon la cannelle,

Débordant de caramel.

Je suis cet autre gâteau,

Bûchette de champignons blancs,

En pâte d’amande évidemment,

Qui suscite l’émerveillement.

Je suis encore ce gâteau,

Une bûchette aux marrons,

Enrobant le chocolat fondant,

Enrobée de chocolat croquant.

Je suis enfin ces gâteaux :

Venu du froid un pudding tout rond,

Avec une galette loin de ses rois,

Parce que pressée d’être là.


Je suis une assiette cadeau,

Garnie de noix d’hiver,

De tartelettes fruitées,

Délicatement déposées

Sur un grand étal de verre,

Je suis une assiette cadeau

Parmi les guirlandes,

Petites et grandes,

Rouges pour la plupart,

Scintillantes de toutes parts.

Vous l’aurez compris je ne peux choisir,

Un seul parmi ces nombreux plaisirs.

J’ai opté pour un vin chaud gourmand,

Une boisson hivernale et festive,

Chaleureuse et représentative

De tous les sincères moments

Que nous offrent la magie de Noël,

Nous éloignant des pensées cruelles,

Offrant à nos papilles émerveillées

Des saveurs imaginées

Avant d’être dévorées,

Et qui laissent glisser

Sous nos palais ravis,

Ces douceurs qui sont la vie.