J'ai un mari en vacances
A la fin de l’atelier d’écriture, Graziella, prof attentive, questionne ses étudiantes sur leur potentielle absence au prochain atelier, vu la période estivale. J’ai donc prononcé cette phase :
« j’ai un mari en vacances et je ne sais pas si je serai là"...
Phrase rapidement métamorphosée en sentence par l’espiègle prof :
"Et si tu écrivais là dessus!!!"
Ce n’était pas une suggestion, mais son air déterminé indiquait un devoir imposé.
Et bien non, je n’en n’ai aucune envie! Il fait 32 degrés, un taux d’humidité à 44%, un index humidex à 45, signifiant un danger avéré pour la santé; et puis, j’ai déjà bien travaillé en retranscrivant tous les textes de l’atelier précédent, ça suffit! Et puis, il y a bientôt C’est dans l’air, mon émission favorite, qui marque le début de soirée et l’heure de réfléchir au repas à confectionner, bio, équilibré, agréable aux yeux et au palais, etc.
Mais mais mais, je le sais fort bien, je ne suis pas dupe, ce monticule de mots n'est que prétexte, duperie monumentale. Pourquoi n’ai-je pas envie de parler de mon mari en vacances?
Je crois pouvoir mettre quelques mots honnêtes sur le papier: Je chéris mon jardin secret.
Dans mon jardin secret, toutes les fleurs sont violettes, sur la mousse repose quelques rêves, sur un tas de fumier j’y dépose mes amertumes,
Dans mon jardin secret, des mots d’amour, des signes d’amitié, les sourires de Léonard sont déposés délicatement dans l’humus, nourriture pour la terre et ses êtres vivants.
Dans mon jardin secret résonnent Imagine au piano et Alléluia de Léonard Cohen, il y des mots et des images qui jouent sur la balançoire de la vie.
Dans mon jardin secret s’écoule un ruisseau de gratitude et de bienveillance.
Je n’en dirai pas plus, car mon jardin secret est secret, et, qui sait, je vous y inviterai peut-être un jour...
Catherine Z.