Le sens de la vie

Le sens de la vie... Quel étrange concept ! Pourquoi la vie devrait-elle avoir un sens ? Et quel sens lui donner ?

Ne serait-ce pas présomptueux que de supposer que la vie humaine devrait avoir un sens alors que la vie d'un homard ou d'un cochon, par exemple, n'en a apparemment aucun ?

On se dit, en effet, que seuls les êtres humains sont doués de raison et donc, susceptibles de se poser cette fameuse question: 

Quel sens a ma vie ? 

De nombreux philosophes se sont acharnés sur le concept, tandis que peu de cochons, à ma connaissance, se sont torturés le groin à le percer. Peut-être que là réside la réponse?

En effet, que vaut-il mieux ? Passer sa vie à chercher un sens à lui donner ? Ou la vivre comme on peut, en cherchant à s'octroyer un minimum de déplaisir et un maximum de joie? 

J'en viens à me dire qu'à force de trop vouloir tout maîtriser, on risque de passer à côté de l'essentiel. Il n'y a pas un jour sans qu'on entende ce que j'appelle les fameuses rengaines de notre époque: Il faut se dépasser... Mets ton masque... Lave-toi les mains... Sors de ta zone de confort... Faut être mobile et agile... Le temps c'est de l'argent... En vacances il faut profiter un maximum... Mets de l'argent de côté pour ta retraite... Achète ceci, achète cela... Donnez-moi de l'argent... Faut gagner sa vie... Si on veut, on peut... Dépêche toi.... 

Et si on n'a pas envie de se dépasser?

Si on  n'a pas envie de sortir de sa zone de confort?

Si on n'a pas envie de consacrer son temps à gagner de l'argent en s'accordant de légers répits - 5 ou 6 semaines de vacances par an à  visiter un maximum de sites en n'écoutant ni sa fatigue ni son ras-le-bol?

Alors on est considéré comme des loosers?

Combien de fois n'ais-je pas entendu : Pourquoi tu n'es pas mariée ? Pourquoi tu ne vis pas avec ton ami ? Sous entendu: looser qui ne mérite que le néant dans lequel il va tomber! 

Personnellement, ce néant auquel les "biens pensants" font allusion me semble un nid douillet qui me permet, sans me hâter, de vivre ce qui me plaît sans me poser de questions sur ce qui ne revêt, pour moi rien d'essentiel.

En effet, celui qui voudra vivre sa vie en se demandant sans cesse s'il a suffisamment profité, risque tout simplement de passer à côté. Puis il réalisera, mais trop tard, qu'il a passé sa vie à courir derrière des mirages et qu'il n'a rien vécu qui lui laisse un souvenir indélébile et agréable. 

Finalement, tout se résume à une expression latine "Carpe Diem".  J'ai réalisé cela il y a longtemps, en regardant, émerveillée un film de 1989 : "le Cercle des poètes disparus"

Christelle Huelin 

28 avril 2022