Pourquoi tenir un journal ?
Voilà une question intéressante, mais à laquelle, là, maintenant, je n’ai pas de réponse.
Dès le diagnostique de mon cancer posé, je me suis dit “je vais écrire mon histoire”. Je pensai raconter ma vie de tous les jours, depuis le premier - celui de l’échographie sur laquelle apparaissait la lésion spiculée - jusqu’à... je ne sais pas... la fin de la maladie?
Mais c’est quand, la fin de la maladie? La fin des traitements? Lorsqu’on ne pense plus à elle?
Au moment même où germait cette idée, je pensai : « Tellement de gens ont écrit sur le cancer! À quoi bon un n-ième bouquin ? Ah ! Parcequ’en plus, je voulais être publiée ? » Bizarre, même un peu prétencieux.
Au fond, pourquoi raconter mon histoire ?
Je crois que c'est parce que je veux garder une trace de ce chamboulement, de ce long voyage en terre inconnue, de tous les étapes difficiles, joyeuse, pénibles, révélatrices des transformations sur ma façon de voir la vie, le monde, les gens.
Cette histoire je ne l’ai pas écrite sur le moment, mais grâce à cet atelier d’écriture, mon projet est en train de reprendre forme.
Je vais écrire cette histoire aussi pour témoigner et remercier les personnes incroyables que je n’aurais jamais rencontrées sans cette maladie.
Bénédicte Fleury